Réquisitionnée du 1er juillet 1942 au 31 août 1944, dès la libération, la Clinique de Chirurgie Orthopédique de Reims, sans état des lieux et par une voix de fait abusive, a été occupée pour en faire d’abord une prison politique pour collaborateurs et comme centre administratif, puis comme centre pénitentier, pour servir de maison d’arrêt, en attendant la réparation de la prison Robespierre de Reims.
Il est donc revenu croyant retrouver sa clinique, comme il l’avait vu partout en France, un local barricadé de barbelés, bref une adaptation provisoire. En fait il a été surpris de constater des barreaux de fer à toutes les fenêtres ainsi qu’une profonde transformation intérieure. Des travaux étaient en cours, sur décision des services de la justice, car il était question d’y amener les détenus de droit commun à la place des détenus administratifs
Ayant demandé au Préfet que lui soit restitué son établissement le plus rapidement possible pour lui permettre sa réinstallation ce dernier a bien voulu lui donner très partiellement, satisfaction dans une lettre du 1er décembre 1944. Mais, dès le lendemain, de la transmission de cette lettre, il recevait une lettre du sous-préfet, daté du 5 décembre 1944 lui avisant que les services de la justice demandaient l’accélération des travaux…
Par ce fait regrettable, le docteur Mencière s’est vu ainsi privé, encore, pour de longues années, de son outil de travail, qu’il n’a cessé de réclamer à l’administration et la restitution de l’immeuble fut ajournée de mois en mois. Ce n’est que le 20 juillet 1949, que le directeur de l’administration pénitentiaire mettait les clés à la disposition du propriétaire.
Il a donc lutté jusqu‘en 1950 pour obtenir l’évacuation de sa clinique après de multiples démarches.
Il y avait, au total, de très gros dégâts :
Cloison multiples, portes remplacées par un châssis de cloisonnement fixé par de grosses vis abimant la menuiserie du cadre des portes. Dans ce cloisonnement, une petite porte cellulaire de cloisonnement ; toutes les menuiseries intérieures étaient abîmées par leur humidité.
Bardage extérieur : Partout, au deuxième étage : avec 18 trous ! par fenêtre, dans la pierre de taille, du fait de l’erreur de l’architecte…Premier étage : façade postérieur et latérales six trous par fenêtre dans la pierre de taille ou dans la brique…Bref on pourrait en ajouter plusieurs pages.
Il a fallu attendre le 23 mai 1957 pour obtenir les indemnités auxquelles il avait droit, afin de réhabiliter ce bâtiment en clinique opérationnelle. En effet, il y a eu une discussion entre le ministère de l’intérieur et le ministère de la justice pour savoir quel était leur responsabilités respectives.
Mais son immeuble une fois restitué, il n’a touché qu’au compte goutte, les indemnités auxquelles il pouvait prétendre et qu’il attendait pour remettre en état son établissement.
3 août 1964 : Après s’être battu le Dr Jean-Louis MENCIÈRE a obtenu l’autorisation d’ouvrir la clinique Courlancy, autorisation administrative avec les normes, acceptation des « confrères »…certains voyaient cela d’un mauvais œil…
Mais à cette époque il était affaibli physiquement par la maladie.
C’est le 20 novembre 1965 qu’il décéda.