La famille du Dr Louis MENCIÈRE est issue d’une famille installée dans les Ardennes, aux » Petites-Armoises » .
Son père, Jean-Baptiste MENCIÈRE ( 1er janvier 1846 – 18 septembre 1905 ), chef de section aux chemins de fer d’Orléans est parti pour son travail à Saint-Genis-de-Saintonge ; là il s’est marié avec Marie-Clarisse MENCIÈRE-ALLAIRE ( 28 septembre 1850 – 26 mars 1895 ).
De leur union est né le Dr Louis MENCIÈRE le 25 septembre 1870, c’est ce qui explique qu’il fit une grande partie de ses études à Bordeaux.
Il a eu un frère Armand, Jean-Baptiste, Benefactum MENCIÈRE né le 3 septembre 1881 qui avait fait des études de droit. Il habitait et était juge au tribunal civil de Charleville dans les Ardennes.
En Juillet 1886, âgé de 16 ans, Louis MENCIÈRE obtint, alors en 4 ième au lycée d’Agen, le certificat d’études de grammaire.
Le 2 septembre 1890 Louis est bachelier es lettre. ( 20 ans )
Le 12 septembre 1891. Il a obtention le diplôme de bachelier es sciences car c’était le baccalauréat qu’il fallait posséder pour faire des études médicales.
Il fut externe des Hôpitaux de Bordeaux classé 1er au concours de 1892 ( 22 ans ).
Puis il fut interne des Hôpitaux de Bordeaux au concours de 1893. ( 23 ans )
En 1895 et 1896 il fut l’interne du Service de Clinique Chirurgicale du Pr Demons ( ancien président du Congrès Français de Chirurgie à Paris ).
Il obtint un prix de Thèse en 1896 à Bordeaux sur le sujet suivant : « Étude critique et expérimentale sur la gastro-entérostomie et en particulier sur la gastro-entérostomie par sphacèle » .
Puis il vint à Paris où il fut assistant dans les services des Professeurs Lannelongue et Brocca. Ce dernier lui ouvrit les salles de son important service d’enfants à l’Hôpital Trousseau. Il publia plusieurs mémoires sur la chirurgie infantile.


C’est le 3 février 1896 (26 ans ) qu’il se maria avec Édith MARTIN( 25 ans ), fille du Dr François MARTIN et de Catherine Eulalie MARTIN-LOITRON au CHESNE.


Entre temps l’amitié de A.BROCA lui avait valu d’être admis aux conférence d’agrégation dirigées, à l’hôpital Beaujon par le Dr Picqué, chirurgien des hôpitaux de Paris. C’était une façon de s’armer solidement pour les luttes futures des Congrès, où chacun cherchait à faire triompher les méthodes qui lui étaient personnelles et qu’il croyait bonnes. Enfin il continua à aller visiter les établissements spéciaux et à aller prendre son bien près des Maîtres de la Chirurgie Orthopédique. Quand il fut pourvu du bagage scientifique qu’il jugeait indispensable, il vint établir à REIMS sa clinique de chirurgie Infantile et Orthopédique en 1898 .
D’après un journaliste local, Olivier Rigaud, qui a écrit un bulletin en juillet 1995, il possédait une clinique au 154 rue de Vesles en 1899 après avoir été au 14 rue du pont neuf en 1898. Cette rue se trouvait en face de la rue de Venise, de l’autre côté du canal. En 1946 une nouvelle dénomination fut imposée par ordre du gouvernement et elle devint rue Léo-Lagrange.
Là, il soigna Louise BOULANGER, en religion Sœur Saint Gabriel, de l’ordre de l’Enfant Jésus, pour une « grave déviation de la colonne vertébrale ».
En juin 1900 sa réputation était déjà importante comme peut en témoigner cet article dans La Vie Ardennaise.

A cette époque la chirurgie osseuse et orthopédique de l’enfant et aussi de l’adulte n’existait pas en France à l’état de spécialité autonome, et il n’y avait pas de centre comme il en existait déjà à l’étranger. Il fut le pionnier en France de cette spécialité en fondant le premier centre du genre en France ; il se développa progressivement et il en sorti des techniques et des méthodes opératoires qui furent connues de façon internationale.
En 1902 le docteur Louis MENCIÈRE appliqua au traitement des tuberculoses osseuses et articulaires une méthode conservatrice ( c’est à dire sans que l’on opère ) : la phénolisation et la phénopuncture. ( Article dans la gazette médicale 15 Octobre 1913 )

Ce fût un innovateur avec la « phénopuncture » pour le traitement de la tuberculose osseuse et articulaire, avec l’ « ostéome révolver » pour remodeler les structures osseuses, avec la fabrication d’outils chirurgicaux spécifiques, et avec la prise en charge de la rééducation avec des appareils de mécanothérapie de son invention.
C’est dans cet article de la Gazette médicale du 11 juillet 1903 qu’est relaté l’innovation de cette clinique.

Au cours du 14 ième Congrès International de Madrid ( 23 – 30 avril 1903 ) il exposa le levier de MENCIÈRE conçu par lui-même pour réduire les luxations congénitales de hanche, très fréquentes à l’époque, et ce donc sans opération sanglante.
Il fit, à son retour, un rapport sur le Congrès et l’organisation médicale à Madrid.
Il a participé à l’Exposition Universelle de St Louis en 1904 . Il a remporté une médaille d’or dans le groupe 20 : médecine et chirurgie pour ses outils et surtout son fameux Levier de Mencière.

À la suite de la promulgation de la loi sur la séparation de l’Église et de l’État il a acheté le 2 juillet 1904 le bâtiment où séjournait des Religieuses « Les DAMES de NAZARETH » pour y transposer sa clinique de Chirurgie Orthopédique.

Le 2 septembre 1904 dans » l’Indépendant Rémois », journal local, on peut lire un avis de transfert de sa clinique au 38 Rue de Courlancy, pour cause d’agrandissement.